Enquête sur le/notre dehors (Valence-le-Haut) < 2007- …> à la date du 24 avril 2012
Alejandra Riera
Mediateur - Valérie Cudel
Soutien - Fondation de France, Ministère de la Culture et de la Communication, Centre national des arts plastiques (Image-Mouvement, Aide à l'édition) / DRAC Rhône-Alpes, Région Rhône-Alpes, Département de la Drôme
Quartier Fontbarlettes, Valence, France, 2012
La commande
Le quartier de Fontbarlettes fait partie de l'ensemble de Valence-le-Haut, connu dans les années 1960, comme un projet cohérent de ville nouvelle. Mais le schéma est finalement resté inachevé. Constatant une stigmatisation du quartier, les commanditaires ont souhaité révéler les manières dont les habitants se sont appropriés cet espace en mutation constante, ainsi que les perceptions sur un "dehors" plus vaste susceptible de donner une lecture différente. L'artiste a effectué plusieurs séjours à Valence au cours desquels elle a procédé à plusieurs échanges et des séances de tournage avec des habitants du quartier, le tout formant un film-document. Si les deux médiums sont pensés et réalisés simultanément, ils fonctionnent néanmoins de manière autonome.
L'œuvre
Réalisation d'un "film-document", c'est-à-dire d'un film et d'une publication, complémentaires, pouvant fonctionner de façon autonome et ouvrant vers de multiples espaces et temporalités. Le film associe différentes images telles que archives, images-textes et mises en scène avec les habitants. Dans sa pratique, Alejandra Riera appelle films-documents une façon singulière non pas de réaliser des films mais de les "excéder", c'est-à-dire de "penser les films-documents en tant qu'espace pour sortir de l'insuffisance d'une époque, en tant que hors champs du film lui-même qui se constituerait en document de son temps rajoutant à son espace propre, l'espace plus incertain des discontinuités historiques, temporelles, affectives." La publication quant à elle, se présente comme un rapport de l'enquête : elle est composée des échanges avec les habitants, de planches images et de notes de bas de page de l'artiste, engageant un deuxième temps de réflexion. Ainsi, au fil du film et du rapport, dans le dialogue des planches et des textes, des sons et des images, des témoignages, des commentaires et des citations, des multiples passages se rendent visibles, ou probables au delà de la séparation établie entre le supposé centre et sa périphérie.
Alejandra Riera
Alejandra Riera, née Argentine, vit et travaille en France depuis 1989. Après une formation en art et en sociologie à Buenos Aires, elle a fait partie de la 9ème session de l'Ecole des Hautes Etudes en Arts Plastiques à Paris. De 1995 à 2005 elle réalise un travail de longue haleine à partir de la « lecture » d'une photographie, sa légende et l'article la convoquant. Elle initie pour ce fait « Les maquettes-sans-qualité », un espace de recherche et de pratique artistique en décalage complet avec l'actualité où sont convoquées des voix multiples. Depuis 2003 elle mène une « Enquête sur le/notre dehors » dont une première partie concerne un travail à propos de la normalité mené avec UEINZZ, un groupe de théâtre singulier, composée des personnes en souffrance psychique, des thérapeutes, des philosophes, des comédiens.